Étude de cas - Le sort des femmes dans les mines artisanales du Katanga en République démocratique du Congo
Par Patience Luyeye
La République démocratique du Congo (RDC) produit 60 % du cobalt dans le monde, et plus d’un million de tonnes de cuivre chaque année. Le cobalt (également appelé "diamant de sang") est indispensable à la fabrication d’appareils électroniques. Le cuivre et le cobalt sont tous deux extraits dans la province du Katanga, dans l’est de la RDC. L’extraction minière est une industrie dont dépend la majeure partie de la population dans la région, mais de graves violations des droits humains y sont désormais associées, touchant particulièrement les vies des femmes et des enfants.
Quelles fonctions sont remplies par les femmes et les enfants dans les mines?
Ils et elles remplissent plusieurs rôles dans les mines de cobalt. Il y a des épouses de mineurs et de prospecteurs, certaines accompagnées de leurs enfants; il y a les entrepreneures qui négocient et achètent des minéraux, particulièrement pour les revendre à des investisseurs chinois, libanais et indiens; et enfin les femmes mineuses artisanales – souvent appelées les "purificatrices", car elles passent toute la journée à traiter et laver des kilos de matières premières dans l’eau, qu’elles vendent ensuite à des entreprises minières qui les achètent à très bas prix. Et enfin il y a les enfants, qui descendent dans les mines.
À quels genres de dangers les femmes et les enfants sont-elles et ils confrontés dans l’extraction minière artisanale?
They spend hours in the small rivers of the quarries washing the raw materials to sort the ore, a very trying job. They extract ore in an artisanal way. The processing of ore requires protection, because it exposes people to toxins which are harmful to your health. They are obviously exposed to various diseases and health problems, such as birth defects, tuberculosis and a dry cough, because they work without protective equipment.
For lack of means to meet their needs, most of the population of Katanga devote themselves to informal mining. But what is sad is that the children also take part in this mining activity after leaving school. Going down into the mines is a very dangerous job, since the ground can collapse at any time and they risk being trapped. The situation of women and children working in artisanal mines is becoming very worrying. In 2015, UNICEF had to organise conferences and workshops on the issue. Young people engage in prostitution in exchange for access to sites or to negotiate for a few minerals. The women are subjected to rape by the men present in the quarries of the mines, and there is marital sexual violence. Women are marginalised, suffering; it pushes many women to prostitute themselves.
What is the role of international mining companies in this?
Elles et ils passent des heures dans les petites rivières des carrières à laver les matières premières afin de trier le minerai. C’est une tâche absolument épuisante. Le minerai est extrait artisanalement. Ce processus nécessite de se protéger, car il expose les travailleuses à des toxines nocives pour la santé. Les femmes et les enfants sont exposées à diverses maladies et problèmes de santé, tels que les malformations congénitales, la tuberculose et la toux sèche, car personne ne dispose d’équipement de protection individuelle.
Sans autre moyen de satisfaire ses besoins, la population du Katanga travaille majoritairement dans l’extraction informelle. Ce qu’il y a de plus triste encore, c’est que les enfants prennent part à ces activités extractives après l’école. C’est très dangereux de descendre dans les mines, car le sol peut s’affaisser à tout moment et les mineurs risquent d’y rester coincés. La situation des femmes et des enfants qui travaillent dans les mines artisanales devient très inquiétante. En 2015, l’Unicef a dû organiser des conférences et ateliers sur ce thème. Les jeunes pratiquent la prostitution pour pouvoir accéder aux sites ou négocier des minéraux. Les femmes sont violées par les hommes présents dans les carrières, et il y a une forte prévalence de violence conjugale. Les femmes sont marginalisées et elles souffrent, ce qui en incite beaucoup à se prostituer.
Quel est le rôle des sociétés minières internationales dans tout cela?
Les investisseurs sont généralement dans les carrières lorsque les prospecteurs sont partis. Ils attendent que les prospecteurs et les mineurs découvrent un site, pour ensuite se l’approprier et en chasser les mineurs. Les acheteurs prennent possession de la carrière tout entière. Les mineurs ou les prospecteurs sont appelés ainsi, car toutes ces sociétés étrangères mettent leurs entreprises d’extraction sur pied grâce aux prospecteurs qui détectent le lieu exact où se trouvent les minéraux. Les escortes militaires arrivent ensuite sur place pour les en chasser et les sociétés étrangères installent leur équipement d’extraction. L’accès aux sites est ensuite contrôlé, et interdit aux personnes qui ne travaillent pas pour la société. Malgré cela, il y a quand même de nombreuses femmes et beaucoup d’enfants qui travaillent dans les mines.
Le contenu de cuivre a récemment chuté de plus de 30 %, ce qui explique pourquoi les carrières prisées par les investisseurs internationaux ne permettent pas à la population congolaise d’accéder aux sites des mines. La situation s’est envenimée. Nous nous demandons : mais qui profite de ces minéraux, en fin de compte?
Pour en savoir plus sur les conditions de travail dans l’extraction minière du cobalt en RDC, visionner: https://www.youtube.com/watch?v=KO3s24gSgHM
Consulter les rapports sur une thématique connexe de l’Observatoire mondial de la société de l’information 2020:
Big tech goes green(washing): Feminist lenses to unveil new tools in the master’s houses (rapport thématique): https://www.giswatch.org/node/6254
Latin America (rapport régional): https://www.giswatch.org/node/6247
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